lundi 24 août 2015

Contes du vieux château : L'amour: une invention des Troubadours !



Au  12ème siècle, il se passa un événement inattendu dans les contrées s’exprimant en langue d’Oc ,
belle langue chantante allant des Pyrénées à l’ancienne Gaule Narbonnaise : l’amour fut inventé!
 L'amour fou et fatal fut célébré, recherché par les troubadours ranimant passion et printemps au sein des tours dominant des vallées dont les paysages perdurent: Puivert, Mazères, Mirepoix, tant d’autres encore et surtout le surprenant village de Saint-Michel-de Lanès.
 Un  peu oublié entre ses jardins  endormis, son chemin de Croix encerclé de hauts murs dignes des anciens remparts, sa colline ouvrant sur les chemins de randonnée parcourant les « Collines du Vent », sa rivière couleur de sable, ses maisons aux beaux restes médiévaux , son église qui fut le don d’une châtelaine protégeant les troubadours et son château au toit bleu couronné de trois déesses de pierre aux regards mélancoliques, ce  grand hameau se nourrit de l’histoire de son terroir.
 Le passé livre d'ailleurs un détail infiniment tolérant et optimiste: au temps des fameux Cathares deux messes étaient dites le dimanche: l’une catholique, l’autre célébrée par un « Parfait »…
Cet esprit généreux se respire encore en terre occitane .
A deux kilomètres s'étend un lac aux rives sauvages sous leurs hautes herbes, lac si vert que l’on le croirait frère d’un « loch » écossais .
De l'autre côté des collines où croissent blé et tournesols, s'éparpillent quelques charmants villages à la beauté inattendue: ainsi, à Belflou, une intimidante forteresse irisée de l'eau de ses douves se dresse sur un charmant hameau rêveur, resserré autour de son église sans âge, à la pureté émouvante.
A peine plus loin, Salles-sur-l’Hers, bourgade désuète et dormeuse, envoie son rude clocher-mur vers le ciel souvent bleu, et projette son impressionnant donjon au toit béant du haut de sa colline.
 Les écluses du Canal du Midi toutes proches entraînent elles aussi vers de romantiques escapades sur les traces des amoureux de l'époque de Riquet .Gourvielle, minuscule hameau perdu au coeur des collines, semble oublié par le temps.
 Plus encore, Marquein, village coquet et riant est le point de départ d'une campagne profonde envahie de solitude et de vent ...Un paysage agreste, coupé de bois silencieux, immuable et apaisant.
Puis vient une enclave enchantée incitant à la flânerie estivale au bord d'une rivière d'un étrange vert irisé: c'est Mazères, village à la beauté alanguie sur les vertes rives de l'Hers "vif".
Petite citée d'un romanesque hors du temps, à la douceur italienne, Mazères fascine avec douceur. En particulier grâce aux nobles façades de sa rue principale, à son ravissant château- musée d'époque Renaissance ceint de buis, de pelouses et d'un jardin de curé; à son église spectaculaire et rassurante. Le sortilège continue  au hasard heureux des promenades au bord de la rivière, le long des vestiges de l'ancien pont, sur la plage de l'ancien moulin. en face, c'est la découverte de l'architecture exquise, colonnes et loggia étoilées de galets, de l'ancien établissement des Bains sous le Second Empire.
Le paysage devient montagnard autour de Mirepoix, ville rêveuse aux façades médiévales sous ses "couverts" encerclant une place où l'animation garde un rassurant goût familial, une atmosphère attachante, aimable, réellement occitane .
L’aventure attend en pleine campagne hérissée de calvaires engloutis sous le lichen…
Un vers du troubadour Bernard de Ventadour en conclusion :
« J’ai au cœur tant d’amour et de douceur que l’hiver me semble fleur et la neige verdure »…

Il faut relire les troubadours pour qu'en vous s'éveille un immortel printemps occitan.
Il faut laisser le vent d'Autan vous guérir des souvenirs affligeants et la brise des soirs d'été vous ôter votre mélancolie tenace...

Lady Nathalie-Alix de La Panouse




                            

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