jeudi 28 janvier 2016

Contes du veux château: Les folles aventures d'une ambassadrice anglaise à Paris

"Pas un mot à l'Ambassadeur !" de Nancy Mitford

Atteindre subitement le cap des tempêtes de la cinquantaine n'entraîne pas toujours un naufrage.
En une seule journée, la timide et incomparablement anglaise Fanny, épouse d'un froid professeur de théologie d'Oxford, mère de grands fils égarés dans le Londres trépidant des années soixante, passe des désillusions les plus amères aux enivrements les plus grisants.
Son terne époux est nommé par Sa Majesté, ambassadeur en France !
Voilà Fanny, fille d'un lord ruiné et d'une lady éminemment  proche du sexe fort, (on a renoncé à faire le compte exact de ses conquêtes), obligée de sortir de sa petite existence ennuyeuse mais sereine.
Devenue en une nuit Lady Wincham et hissée au premier rang mondain à Paris, elle entre, plus morte que vive, à la fois dans le somptueux hôtel particulier de l'ambassade et dans les tumultes de sa nouvelle vie. 
La très distinguée Nancy Mitford, amoureuse incurable de la France autant que d'un diplomate proche du Général de Gaulle, Gaston Palewski, s'amuse à nous raconter le quotidien d'une femme charmante plongée dans un déluge de tracasseries diplomatiques à cacher absolument à son sérieux époux.
"Pas un mot à l'Ambassadeur !", le titre de ce roman pétillant, devient ainsi la consigne donnée par son épouse à l'entourage du digne représentant de Sa Majesté, enfermé dans sa tour d'ivoire tandis que Fanny frôle les pires catastrophes.
 A commencer par les caprices de l'ambassadrice précédente, la sublime et diaphane Lady Leone qui décide de rester à l'ambassade  de gré ou de force !
Ce récit rendant un hommage passionné à la France de la fin des années cinquante est une chronique des mœurs et modes de cette époque . Heureux temps  où les Beatles chantaient , où Paris était encore une fête , où une jeune écervelée, nièce de l'ambassadrice anglaise devenait l'égérie du gouvernement français, où l'humour anglais éclairait le monde de son élégante vigueur et où, surtout, des îles noyées à marée haute au large de la Bretagne manquèrent de déclencher une guerre totale entre  deux vieilles dames furibondes: l'Angleterre et la France.
Le pire vient d'ailleurs d'un journaliste anglais, l'insupportable reporter du Daily Post.
Cet épouvantable Mockbar, la plume acérée, l'esprit indiscret, affirme tout de suite sa volonté d'ensevelir la gentille ambassadrice et son théologien d'époux, le respectable Sir Alfred, sous des flots de potins déformés pour le plaisir de ses lecteurs friands de méchancetés succulentes !
Dès le premier matin, les aventures commencent.
Fanny, loin de s'en douter, contemple avec admiration son nouvel horizon: le jardin de l'ambassade "on s'y croirait à la campagne plutôt qu'à Paris.
 On n'y entend aucun bruit ..." Sa chambre est un chef d'oeuvre conçu pour une audacieuse princesse: Pauline Borghèse, la plus ravissante et la plus évaporée des sœurs Bonaparte.
Son "attaché" et conseiller, aimablement fourni par Sa Majesté, est un jeune trentenaire avec lequel elle entretient une amitié poivrée d'une pincée d'attirance. Le ciel parisien se vêt de bleu, et une jeune nièce au rassurant physique insignifiant promue sa secrétaire personnelle doit arriver dans les prochains jours. Hélas ! Son petit déjeuner est gâché par le lecture du premier article signé de l'odieux Mockbaret titré: "Incident " ! En fait, aucun incident n'est à signaler; le journaliste reproche à Sir Alfred d'avoir salué en allemand, ce qui est une grave faute de goût chez un diplomate anglais, à la gare du Nord, un jeune homme après avoir grossièrement écarté le Premier ministre, un  fort sémillant séducteur aux tempes grises,Mr Bouche-Bontemps...
 Bien sûr, rien n'est plus faux ! Il s'agissait d'un simple geste courtois de l'ancien professeur d'Oxford à l'égard d'un vénérable chercheur brun et non pas blond... Mais le ton est donné, Fanny essuie le feu de l'ennemi ! La journée, le premier jour dans un endroit nouveau reste ancré pour l'éternité que ce soit un palais ou une cabane au fond des bois, se passe à recevoir de précieuses instructions sur le déroulement inconnu aux mortels ordinaires des prestiges de la vie dans une grande ambassade. Fanny s'applique, toutefois, quelque chose, une question d'atmosphère, un je ne sais quoi l'inquiète. L'impression se prolonge le lendemain, persiste toute la semaine, titillant l'ambassadrice aux aguets dans son propre logis:
"Je commençai à soupçonner qu'il se tramait quelque chose à mon insu. Certes quand on arrive dans une nouvelle maison, on ne peut prétendre s'expliquer tout ce qui s'y passe; mais je n'en subodorai pas moins un mystère. De ma chambre à coucher, j'entendais distinctement le bruit fait par toute une troupe de personnes qui s'amusaient jusqu'aux premières lueurs de l'aube; la nuit j'étais réveillée par des éclats de rire en cascade."
Un fantôme ? Ou un aréopage d'esprits ricaneurs ? La vérité éclate vite: Lady Leone l'ambassadrice ex-reine de Paris, belle à damner le cortège des saints du paradis, n'a pu accepter sa déchéance ! Refusant le brouillard londonien, elle s'est installée dans l'entresol...
La situation parfaitement fausse fait mourir de rire le tout-Paris et l'ambassade ne désemplit pas de gens bien-nés secourant la magnifique  créature déclassée sous les fenêtres de l'inoffensive Fanny.
Le ridicule ne tuant pas, la malheureuse survit tant bien que mal; la situation augmente en confusion avec l'arrivée imprévue d'une seconde nièce destinée à la seconder de façon ferme et sérieuse, (la première enlevée par un séducteur lui cède volontiers sa place).
Voici l'ambassade ravagée par un ouragan en la personne d'une secrétaire incapable de se concentrer une seconde sur autre chose que sa tendre vocation d'amoureuse professionnelle et de mère de toutes les charmantes tortues ou mignons blaireaux, adorables crabes et ravissants chatons pleurant sur son chemin.
Ce gentil fléau c'est la tourbillonnante et outrageusement captivante Northey; feu-follet aux yeux bleu azur, vertige bavard échappé d'une "commedia dell'Arte  ou de la Société Protectrice des Animaux, et jolie au point de marcher instantanément sur les cœurs  les plus en vue du gouvernement !
Ministres et députés ne jurent plus que par ce diablotin que toute la classe politique s'évertue à habiller chez Dior entre deux séances agitées à la Chambre. Fanny est abandonnée ! Surtout "pas un mot à l'ambassadeur !"; mais que faire afin d'inciter l'encombrante ex-ambassadrice à déguerpir ?
Une inspiration la prend: crier "au secours " à son oncle Davey, délicieux mondain "vieille-Angleterre" connaissant le Paris des années-folles de façon intime et, qui, après avoir enterré son épouse, s'acharne à  se soigner avec l' indéfectible énergie des malades imaginaires.
 Justement, l'Oncle Davey doit de toute urgence consulter le docteur Lecoeur:
" Le plus grand spécialiste actuel de la vésicule biliaire; une maladie française que nous n'avons pas en Angleterre"..
. Hélas, le traître tombe immédiatement sous le charme de cette Lady clandestine campant dans son ancienne ambassade. Le voilà traînant en secret chez l'insolente resquilleuse !
Là- dessus, en pleine transe d'un dîner voué à prouver l'incomparable style feutré, un peu hautain, terriblement austère du nouvel représentant de la diplomatie anglaise, une étrange famille déboule en cassant net les efforts de la pauvre ambassadrice: un couple zen, lui affreusement barbu, elle indiciblement sale, chacun accroché à un landau dont le bruyant contenu semble parfaitement asiatique ! Effaré, un ministre français demande:
"Qui est cet individu patibulaire?"
La réponse vient sans attendre: Fanny saute au cou de son fils aîné, David !
L'ambassadeur, sous les regards perplexes des convives gardant un calme poli, serre la main de son fils prodigue et apprend avec un flegme admirable le mariage de ce dernier:
 "Père, je vous présente Dawn", qui malgré son aspect négligé n'est autre que  la ravissante fille de l'évêque de Bury; précision réconfortant les parents du bouddhiste affamé... Fanny essaie d'entourer de tout son amour maternel le jeune couple en rébellion contre la société bourgeoise et leur enfant adoptif "Chang".
Elle a oublié l'hostilité de son fils, enfant gâté qui profite de la situation sans s'embarrasser de courtoisie démodée:
 "Pour parler en termes qui vous soient compréhensibles, M'man, je n'approuve pas et n'ai jamais approuvé votre genre de vie. Je hais la bourgeoisie... Il me semble presque incroyable que des gens comme vous existent à notre époque. "L'imperturbable ambassadrice ne se laisse pas décontenancer ! Sa réplique de mère qui en a entendu d'autres:
"Faudrait-il que nous nous suicidions pour nous conformer à tes thèses?" déroute le bouddhiste récalcitrant qui accepte de vivre contre ses principes dans la plus belle chambre de l'ambassade, servi et choyé comme un membre de la famille royale.
 Ce déferlement d'amour maternel déchaîne bien sûr les foudres vitriolées du journaliste Mockbar: Dans son article, "Deux bouddhistes Zen à l'ambassade d'Angleterre", le reporter livre avec délectation les propos du fils de l'ambassadeur:
" Nous ne croyons pas à la nécessité du travail. Nous savons qu'il suffit d'exister "
Et le journaliste d'ajouter:
" David, Dawn et Chang existent donc dans le plus grand confort, aux frais du contribuable. Je leur ai demandé quand ils avaient l'intention de partir pour l'Orient; David m'a dit:
 "Dans sept heures, sept jours, sept semaines ou sept ans. Pour nous, le temps n'existe pas."
Fanny et l'attaché d'ambassade, Phillips (sottement amoureux d'une femme mariée, la divine Grace de Valhubert, une  marquise fidèle car anglaise chez ces libertins de français), soupirent lugubrement: sept ans !
 Mieux vaut penser à d'autres tracas !
Fanny a l'embarras du choix...
 on second fils, futur diplomate, rejoint à son tour le cercle familial.
Habillé en troubadour moderne, catogan et pantalon collant, il fait montre d'une exquise politesse bien agréable pour sa mère habituée à la rudesse bouddhiste... Naturellement, il cherche à la circonvenir ! Le voilà qui avoue l'incroyable vérité, ennuyé à l'avance par sa future carrière de diplomate:
 "Ecoutez-moi, maman chérie, la diplomatie a fait son temps. C'était très bien, très agréable sans doute, mais maintenant, c'est fini."
Fanny est horrifiée, que va devenir ce fils si brillant ? Un agent de voyage !
Qui plus est associé avec le dernier époux en date de sa propre mère, une inoxydable Lady septuagénaire..
 "Les autorités ont besoin de nous; les touristes ont besoin de nous; on est les rois. Ah, c'est une profession sensas... Vous n'imaginez tout de même pas que je vais potasser, entrer dans la diplomatie et toutes ces histoires casse-pieds pour le plaisir de finir mes jours dans une vieille caserne comme celle-ci."
"Pourtant, Basil voit un certain avantage à la fameuse "vieille caserne": il en a grand besoin afin de mettre à l'abri son contingent de voyageurs britanniques épuisés par la grève  des transports sévissant depuis une semaine.
Fanny est une mère compréhensive et affectueuse; elle ouvre aussitôt les portes de l'ambassade en se préparant à l' invasion des Huns !
Erreur! Attila décline le rendez-vous, au contraire, la foule des touristes ne détonne nullement sur les pelouses bien tondues du refuge anglais. Aucun d'entre ces braves fils d'Albion ne réalise qu'il a droit aux honneurs de l'ambassade de son pays adoré. Fanny passe pour l'aimable aubergiste exilée d'une sympathique "gargotte" française !
 Le petit-déjeuner est présenté en gants blancs à cette troupe se répandant en compliments sur la débrouillardise du guide émérite: Basil !
"Organisation impeccable, dit un homme âgé qui avait l'air d'un ancien militaire, ce garçon va se distinguer à la prochaine guerre, génie de l'improvisation, merveilleux linguiste, vous pouvez être fière de lui Madame. Il m'en aurait fallu beaucoup comme lui dans le désert."
Fanny éclate de fierté mais ressent aussi un immense soulagement en disant au-revoir à ces délicieux anglais...
Grâce au Ciel, Lady Leone a décidé de prendre congé de son côté, à la manière d'une reine quittant son palais après une injuste révolution...
Ce n'est qu'un souci de moins. Le pire guette dans l'ombre...
 Cette fois, surtout "pas un mot à l'ambassadeur ", le benjamin de la famille s'enfuit d'Eton, en compagnie de son frère adoptif, ( un cousin orphelin), et du fils unique  du distingué Marquis de Valhubert, homme à femmes notoire et mari de Grace, cette anglaise incurablement fidèle que Philips, le jeune attaché d'ambassade persiste à  aimer comme un fou, sans se soucier de la passion flamboyante qu'il inspire lui-même à la radieuse  Northey.
Ce fatras sentimental empêche l'équipe de l'ambassadrice de trouver une solution efficace afin de mettre la main sur les trois lycéens fugueurs.
L'horrible journaliste Mockbar profite de cette ambassade au bord de la crise pour lancer un article particulièrement cruel: "Un échec";
"Ce n'est un secret pour personne que Sir Alfred Wincham a complètement échoué dans sa mission à Paris. On commence, à Londres, à sentir la nécessité d'un ambassadeur plus sérieux, à un moment où les relations franco-anglaises n'ont jamais été aussi mauvaises."
 Northey et Philip tentent de lutter contre ces sinistres parutions, mais un tsunami les emporte, non pas l'amour, ce serait trop beau, mais l'affaire des Minquiers...
Ces îles, formant un archipel invisible à marée haute exactement entre la France et l'Angleterre, ignorées depuis des siècles reçoivent la lumière brutale de la brûlante actualité !
 A quel pays doivent-elles revenir ? Certainement pas à la France décrète l'Angleterre, par la bouche de Sir Wincham bien obligé d'obéir à son gouvernement et très confus de soulever l'indignation générale !
L'Angleterre ne fera pas main basse sur ces îles sans défense, réplique la France furieuse par la bouche de l'aimable président du conseil, Mr Bouche-Bontemps, dont la majorité à l'assemblée ne cesse de monter et descendre comme une grenouille indiquant la pluie et le beau temps.
Les conséquences de cette brouille pleuvent en trombe d'un ciel orageux.
 Du côté anglais, les attaques fusent en frisant le grotesque:
 "les journaux prétendirent que le champagne espagnol était meilleur que le français. On conseilla aux touristes d'aller en Allemagne et en Grèce, et d'éviter la France trop chère. Plusieurs critiques influents découvrirent que Françoise Sagan (l'écrivain à la mode !) avait moins de talent qu'on ne l'avait pensé."
Quelle honte également d'avoir omis de doter ces superbes Minquiers, totalement inhabitées car absolument inhabitables, de poste, d'écoles et d'hôpital en mille ans d'administration française... A ces foudres britanniques répond aussitôt le canon français, quelques blessures superficielles égratignent l'orgueil anglais, rencontre sportives annulées et privation de puddings de Noël!
Puis, la mauvaise humeur s'installe  et un vent de fronde anti-anglais se lève un charmant après-midi de décembre.
Fanny paresse à sa fenêtre irradiant une lumière tendre, son amour envers Paris rend sa rêverie joyeuse et attendrie.
Qui pourrait briser cette harmonie ?
Des cris ! Des hurlements sauvages ! Au comble de la terreur, elle croit être la reine Marie-Antoinette
apprenant que la foule haineuse se déverse au château de Versailles. Très distinctement, elle entend
un hostile "Minquiers français!" Révolte, révolution peut-être pas, échauffourée ou algarade certainement ! N'écoutant que son cœur d'ambassadeur prêt à mourir en héros, Sir Alfred file rugir au Quai d'Orsay contre cette invasion véhémente d'horribles français.
Fanny restée face à l'ennemi, fait rempart avec Philip et Northey; à leur profond effroi, les lourdes grilles s'ouvrent, serait-ce la fin ?
Un taxi londonien roule majestueusement sur les allées, ses passagers ont-ils reçu l'ordre d'exterminer la colonie anglaise ?
 Fanny manque s'évanouir: les dangereux voyous ne sont autres que Lord Alconleigh, son oncle au caractère volcanique, le fils du marquis de Valhubert et ses garçons, ses fils adorés, récemment évadés de la meilleure prison d'Angleterre, Eton... Les hurlements redoublent alors afin de saluer le dernier personnage extirpé du noble véhicule.
C'est le plus adulé des chanteurs du moment ! Le roi du rock "Yanky Fonzy", inconnu aux plus de 17 ans, l'icone des adolescents rebelles. Les chers enfants s'expliquent; l'ambassade leur a paru une salle de concert gratuite et bien tenue pour magnifier l'arrivée de l'idole des jeunes sur le sol français. Rien de bien méchant, et terriblement lucratif...
Philip réagit en diplomate formé aux situations périlleuses; cette histoire vient à point pour réconcilier les deux pays ridiculement rivaux dans cette sotte affaire des Minquiers. On va mentir à l'ambassadeur, mentir au Quai d'Orsay, mentir, les yeux dans les yeux, à Sa Majesté. Et par dessus tout, mentir à l'infâme Mockbar.
Si le journaliste raconte qu'une armée échevelé de barbares parisiens a tenté de ravager l'ambassade d'Angleterre, les gouvernements éprouveront chacun une saine culpabilité. Source  d'apaisement rapide...
Cet art de la diplomatie d'urgence, audacieusement hypocrite, suscite un miracle: l'amour renaît entre la France et l'Angleterre, à l'instar d'un couple en duel faisant amende honorable sur l'oreiller.
La vie continue, Paris redevient une fête pour les "petites anglaises " de bonne famille confiées à l'ambassadrice et les américains imperméables aux délices esthétiques. L'auteur ne résiste pas au doux plaisir de la caricature contre les représentants de l'ancienne colonie anglaise...
 Enfin détachée des soucis causés par ses chers garçons, Fanny confie sagement les échappés d'Eton au lycée du quartier. L'amoureux déçu, l'attaché d'ambassade Philips est nommé à Moscou, antichambre d'une carrière extraordinaire, Sir Alfred reçoit les éloges de Sa Majesté pour son dévouement exemplaire à la couronne, le marquis de Valhubert retombe amoureux de sa femme à la joie générale; mais que va devenir  la piquante et Northey ?
 Acceptera-t-elle de sacrifier Paris à Philips soudain décidé, un peu par devoir, un peu par dépit, à la demander en mariage ?
Eh bien, non ! L'égérie  frivole des ministres, secrétaires d'états, sous-secrétaires d'état et députés français, a compris enfin que le bonheur ne lui viendrait jamais d'un froid diplomate anglais. Souriant à l'avenir, qu'elle imagine français, la voici finissant en beauté, mariée par amour à un aimable et fort séduisant chef d'entreprise de notre pays. L'équivalent moderne du prince charmant !
Tout est donc pour le mieux dans la meilleure des ambassades du monde.
 Et Fanny resplendit !
Nous aussi car Nancy Mitford nous entraîne loin des "miasmes morbides" en affûtant son style aiguisé et sa verve moqueuse au fil de ce roman déclarant à chaque page "mon pays, c'est Paris!"

L'aile de la futilité allège notre traversée de l'hiver, saison mentale ou saison tout court.

A bientôt,

Nathalie-Alix de La Panouse


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