dimanche 16 octobre 2016

Lady Hamilton: ange ou démon ?

Lady Hamilton, ange ou bête ?
 Ou créature ne connaissant ni dieu ni diable ?
 Le plus beau des ouragans, le plus noir des orages dévastant l'âpre domaine de la passion !
Adorée,  adulée, honnie, vilipendée ; martyre, sainte, perverse et ingénue, Emma , unique amour de Lord Nelson, fut une femme acharnée à survivre dans un monde qui ne voulait d'elle que le plus méprisable .
Elle rendit coup pour coup et à force de tomber, se releva, monta au sommet, acquis respectabilité , honneurs, influence diplomatique, force politique puis, victime de son caprice d'enfant gâté par le destin, commit l'irréparable : capturer une chimère pareille au reflet d'une étoile dansant au fond d'un seau .
 Le châtiment fut terrible : à peine comblée par un amour vaste comme la mer, l'ensorcelante Emma Hamilton se fracassa, fragile oiseau abandonné par les hommes et les dieux .
Mortelle métamorphosée en étoile froide envoyant sa lumière au firmament des amours sublimes et impossibles .
Mais comment une humble servante de l'amour accéda-telle triomphante au titre de lady, à l'enviable situation d'épouse d'ambassadeur( même si l'ambassadeur en question était un honorable vieux collectionneur de statues et autres objets précieux lui tenant lieu de passion terrestre!) au premier rang du royaume de Naples?
Comment une courtisane au visage nimbée de perfection noua-t-elle un lien d'amitié tumultueuse avec la soeur de Marie-Antoinette, sa souveraine? Comment enfin une paysanne inculte à la réputation de ravissante idiote envoûta-t-elle les grands et les humbles en se déguisant en héroïne tragique surgie des enfers antiques ?
Et si ce n'était que cela ! Que dire d'une simple favorite prenant en main les rouages de l'ambassade d'Angleterre , gouvernant les secrets d'état, sauvant la famille royale des Deux-Siciles grâce à son amant Nelson et, comble absolu, capturant coeur , corps et âme, l'homme le plus glorieux et le plus délabré du monde ?
L'héroïque débris borgne et manchot de la marine royale britannique, le vainqueur de la bataille d'Aboukir, le maître du légendaire "Victory", le cauchemar marin de Napoléon :
 Lord Horatio Nelson ! homme d'honneur par excellence, cet amant exemplaire supplia dans son testament, juste avant d'avoir la colonne rompue par un boulet, au coeur de la victoire de Trafalgar sur la flotte française le 11 octobre 1805, sa nation , l'Angleterre, "d'assurer largement l'existence de Lady Hamilton" pour services rendus à la patrie ...
Aveuglement romanesque ou vérité absolue ? Les lignes suprêmes de ce héros qui sentait sa mort accourir"en vue des flottes unies de France et d'Espagne, à dix mille environ de distance de nous"
ne mentent certainement pas .
Lord Nelson envoyait ses dernières pensées vers cette étrange lady Hamilton à laquelle il devait sa plus implacable victoire  sur la flotte française, écrivait-il d'une plume bouleversée. Quelle victoire en effet ! Celle qui lui valut son titre de Baron Nelson du Nil et de Burnham-Thorpe, celle  du 2 août 1798 , la bataille d'Aboukir pour les Français , du Nil  pour les Anglais, un combat sanglant qui coûta à l'amiral anglais une blessure effroyable au front : la peau arrachée sur toute la figure...
"Je vais pouvoir vous montrer les débris d'Horatio Nelson, et j'espère que les mutilations qu'il a subies ne l'empêcheront pas d'être bien reçu par vous. Ce sont les marques de l'honneur ." annonça-t-il avec une exquise modestie britannique à cette déesse de beauté, épouse de l'ambassadeur de son pays qui mérite elle aussi ses lauriers
.La géniale ambassadrice avait persuadé la reine d'ouvrir les ports de Sicile aux Anglais , de les ravitailler , de donner tout son soutien, toute sa confiance à l'amiral lancé à la poursuite de l'escadre française en méditerranée . L'acharnement de Nelson anéantit onze bâtiments français sur treize et vit périr trois mille marins. Les Anglais ne perdirent "que" neuf cent hommes .la mémoire a retenu la grandeur, l'éclat , la vaillance de ces soldats dévoués .
Toutefois,  les générations futures ne peuvent que déplorer la fin horrible de tant de braves appartenant à deux nations si proches qui,  plus tard heureusement, s'allièrent pour la liberté de tous.
Lady Hamilton eut beau jouer un rôle éminemment patriote à Naples en tenant les rênes de l'ambassade d'Angleterre à la place de son époux malade, obsédé par sa soif inaltérable d’œuvres d'art arrachées aux champs de fouilles locales et trop âgé pour se soucier d'autre priorité que celle de son bien-être, elle resta jusqu'au terme de sa brève existence une femme affublée d'une réputation douteuse.
Cette créature "belle de la tête aux pieds" partagea avec la reine Marie-Antoinette les souffrances imméritées que le vent de la calomnie répand avec largesse .Bien sûr, Emma avait un passé ...Et une excuse de taille : ses erreurs venaient de la misère .
 Son coeur était pur en dépit d'un lourd apprentissage de la vie .Au sein des égarements habituels, et fort ennuyeux à raconter, Emma fut remarquée par un homme excellent, un caractère débordant de bonté,  un immense artiste, sans doute un des plus talentueux peintres de l'époque : Rommey !
La somptueuse bergère, née sans doute en 1761, vient d'atteindre l'âge respectable de dix neuf ans ans et engloutie dans le Londres inquiétant des quartiers populaires, déjà, gagne son pain quotidien chez un docteur pour le moins pervers du nom de Graham. Ce bizarre individu prétendait guérir les maux de ses patients en leur mettant sous le nez un remède de choix : les déesses de la Santé, de la Beauté ou de la Grâce .
La jeune Emma intrigue , attire et vole les hommages des autres "modèles"affolant les sens d'une foule de mondains dévoyés . Rommey , rival de Reynolds, se pique d'aider cette fausse ingénue dont les traits ciselés et le regard velouté animent son pinceau en exaltant allègrement son génie .
C'est le début d'une amitié  amoureuse(Alexandre Dumas défend une autre thèse, laissons à Emma le bénéfice du doute )solide qui jamais ne rompra .
Rommey élevé au rang de père adoptif de la future lady décide de civiliser cette ignorante, de l'éveiller aux envolées théâtrales, d'exacerber sa finesse instinctive :
Emma reçoit alors une révélation ! le monde qui l'entoure ne la mérite pas ...
Qui va lui tendre la main ? Elle se  cherche un "pygmalion" et le trouve en la personne d'un beau gentilhomme de 26 ans : Sir Charles Greville .
 Son destin bascule d'un coup dans la soie, le luxe et les rouages incompréhensibles aux simples d'esprit des gens qui donnent le ton au reste du monde !
 Sir Greville ordonne qu'on éduque sa conquête : musique, cours de danse, leçons de savoir-vivre,  cours de diction ; un aréopage de professeurs zélés jure d'enlever ce défi impossible :
 métamorphoser cette dépravée,arborant pour seule qualité apparente un minois de couventine baignée de douceur angélique, en lady tuant par sa distinction !  la trop belle étourdie éprouve un  obscur et poignant pressentiment . Elle a beau accabler Greville de mots d'amour , de cris d'amour , de promesses et d'actes d'amour, l'amour n'est pas là .
Le succès par contre fond sur le couple scandaleux .Grisée par les soins éclairés de cet ancêtre de l'impavide professeur Higgins, adorablement vive, spontanée à miracle, douée d'une voix de rossignol, la ravissante "fair lady", grand-mère d'Elisa Doolittle, attise le désir des dandies à la mode ; et , ô surprise, l'intérêt extrême de l'oncle de son cher adorateur ! catastrophe ou avancée miraculeuse?
 Voilà le digne, le policé, le diplomate mesuré, le parfait Sir Hamilton lâchant sa quête monotone de bustes romains ou de visages grecs afin de ravir, corps, âme et coeur, cette statue antique plus en chair qu'en os, façonnée par la nature et polie par son neveu !
 Emma n'est nullement l'écervelée que nos a dépeint la comtesse de Boigne de toute l'alacrité de sa verve hautaine .
Elle a sondé le coeur du séduisant Greville et, dans la foulée , l'état assez saumâtre de sa fortune .
Sa chimère , devenir lady Greville, tourne court face à la loi du snobisme et aux exigences de la nécessité . Sir Hamilton l'entoure de douceurs , lui offre un adorable chien, Biscotte, en homme capable de choisir le meilleur en son caractère exubérant .A l'instar de l'héroïne de Jean Anouilh,"La Sauvage", Emma toute sa vie proclamera :
"il y aura toujours un chien perdu me rendra malheureuse !"
La bergère se croit pourtant obligée d'inonder de lettres déchirantes l'indifférent Greville quand la rupture déchire le beau ciel du  bel anglais et de sa favorite.mais, l'essentiel est à l'horizon ; et quel horizon ! Sir Hamilton exige que cette vivante image d'Aphrodite le rejoigne à Naples où il exerce la très haute et très remarquable fonction d'ambassadeur de la couronne britannique .
Lady Hamilton perce sous la petite anglaise fêtant ses vingt-cinq printemps d'audace et d'optimisme en ce tiède matin du 26 avril 1786 .
 Emma voit Naples, n'en meurt pas et comprend aussitôt que cette baie noyée de brume bleue chatoyante et joyeuse, cette mer irisée de reflets roses, cette ville rugissante, énorme, gorgée d'appels enthousiastes et de hurlements vindicatifs, contient sa destinée, sa chance et la force indomptable de son sang généreux
.L'ivresse la saisit : elle se jure que cette ville entendra parler d'elle ! hélas ! si le "tout Naples" jacasse comme une volière à propos de cette déesse rapportée entre autres bagages par le froid ambassadeur, on laisse la belle en plan ! Qu'est-elle au juste afin de prétendre aux honneurs réservés à une épouse légitime ? Sir Hamilton essaie de la présenter comme sa fille adoptive ...Charmante hypocrisie diplomatique qui fait se hausser les sourcils  aristocratiques et se pâmer de rire le bon peuple!
Alors , le couple abat sa carte majeure :
oui , ils sont mariés ! quand ? Où ?
 La veille du départ, dans la simplicité d'une chambre d'hôtel Londonienne , grâce à la bonne volonté d'un brave pasteur "sans bruit, sans pompe, sans autres assistants que les témoins obligé."
 Alexandre Dumas raconte la touchante et fort brève cérémonie avec la profonde sincérité d'un écrivain habitué à beaucoup mentir ..
.Il est certain que l'intrépide Emma n'était pas femme à se contenter de la seconde place à l'ambassade et dans la vie de son nouveau "bienfaiteur". Sir Greville l'avait proprement échangé contre le paiement de ses dettes à son oncle Hamilton, elle avait été cédé, elle qui se croyait future lady Greville, à l'instar d'une marchandise de prix. Cette manigance ignoble méritait vengeance :
 le titre de lady Hamilton effaçait l'amertume d'un sentiment bafoué, les errances inavouables de la prime jeunesse et l'humiliation d'une enfance obscure .
Naples, amoureuse de ce visage d'ange déchu, se contenta d'applaudir : l'ange était relevé ! Lady Hamilton riant en cascades, première attraction du moment, après le Vésuve crachant ses fumées, s'épanouissait dans les salons princiers et les palais fleurant la poussière antique . Qu'allait maintenant dire la reine , personne ombrageuse , dure , arrogante , devant cette ambassadrice d'un genre singulier et d'une vitalité hors du commun ?
La conquête d'un royaume passe par le coeur de ses souverains, Sir Hamilton s'était taillé sans efforts une assez appréciable renommée d'esthète discret, d'amateur élégant et parfois naïf de vestiges romains  collectionnés à n'importe quel prix : un homme aussi peu apte au traditionnel marchandage
était assuré de la sympathie générale ! tranquille, affable, il s'était ingénié à transformer l'ambassade en musée :
le moindre recoin débordait d'échantillons des vingt-quatre espèces de lave du Vésuve, d'une abondance hallucinante de mains, têtes ou pieds du plus admirable marbre de Pompéi ou de tiroirs et coffres veillant sur un trésor de pirate : pièces d'or, d'argent et de bronze surgissant des brumes de l'antiquité !
 La frondeuse Lady Hamilton ouvrit grand les fenêtres , débarrassa les terrasses , se faufila entre les caisses et ordonna que ce mausolée soit ouvert au vent marin et soumis sans aucune exception à la puissance glorieuse du soleil Napolitain !Puis , présentée ou non à la reine qui pour le moment la boude , l'ambassadrice se met à l'ouvrage : en quelques mois le musée de sir Hamilton devient un paradis où se bouscule la cohue excitée des Napolitains chantant, dansant et s'amusant à la folie .
L'Angleterre est à la pointe de la mode ! Emma ne se ménage pas ; elle a imaginé de se donner elle-même en spectacle : ses fameuses "attitudes" titillent l'opinion au point que l'on n'a aucun autre sujet de conversation .
La France est à l'aube de sa Révolution , qu'importe , à Naples , l'actualité c'est la dernière invention théâtrale de la sublime et folle ambassadrice anglaise.
Lady Hamilton , fait son entrée toute ensevelie dans une étrange panoplie de châles ; guette l'instant propice , attend le silence abasourdi ,se libère d'un mouvement gracieux et, à peine vêtue d'une tunique diaphane, crinière fauve roulant sur ses robustes épaules , regard chargé d'éclairs , mime le cruel désarroi d'une Médée ou l'abandon délicieusement érotique d'une bacchante !
C'est l'adoration unanime ! sauf de la reine de Naples
.Emma tente une rencontre "inopinée" à Caserte . La voici flânant, la physionomie curieusement sage, le maintien étrangement réservé, ses formes embellies de chaste étoffe blanche, affectant de se concentrer sur un ouvrage d'art , postée en plein sur la promenade préférée de Marie-Caroline des Deux -Siciles . Or la soeur de Marie-Antoinette n'est pas de celles que l'on abuse !
Ironique , lointaine , la reine se contente de passer menton levé sans gratifier de la plus insignifiante marque de bienveillance cette inconnue effondrée dans une révérence trop impeccable pour inspirer confiance ! Emma endure l'humiliation royale avec bonne humeur . Sa revanche viendra, elle le sait !
Sir Hamilton , en diplomate intelligent , réalise que le meilleur moyen de se faire aimer, c'est de s'éclipser ...le couple part en pèlerinage officiel à Londres et Paris .
Emma récolte les hommages , elle est même accablée de louanges par  un troupeau de mondains blasés que ses  audaces de comédienne et ses talents de chanteuse distraient et surprennent agréablement . Fier du succès de son épouse qui remporte de flatteuses victoires sur  ce champ de bataille impitoyable  que l'on nomme snobisme, préjugés et vanités, l'ambassadeur Hamilton commande à un peintre ruineux deux portraits de cette épouse exceptionnelle . Le malheureux ! il ignore que cet artiste tant vanté est une de ses vieilles et embarrassantes connaissances ...
 Rommey n'en revient pas  ! on lui annonce une grande dame, une cliente fortunée et d'une très haute position, ambassadrice à Naples , quel honneur !
il s'élance , s'incline , manque trébucher de surprise, avale ses compliments, et dans un éclat de rire , sa bergère si belle de figure, son ensorcelante Emma lui saute au cou en criant de bonheur !
attention ! prudence ! n'ayons l'air de rien sous le regard amusé du  diplomate de mari ! surtout  pas un mot sur l'encombrant passé ! Rommey, vrai gentleman  et galant homme, s'oblige au mutisme absolu .
Ce léger sacrifice est récompensé par une invitation à Naples, deux tableaux commandés, l'un à la grecque, l'autre  en odalisque turque, et un lien épistolaire que les épreuves n'altéreront guère .Pour l'heure , une houleuse escapade en France excite l'envie du couple de regagner Naples au plus vite .
Paris donne le frisson, émeutes et menaces angoissent le paisible ambassadeur et sa femme enivrée d'avoir obtenue une parole vaguement charmante de Marie-Antoinette .
Le 14 septembre 1790, les envoyés du roi d'Angleterre sont conviés à une séance historique dont les conséquences les effraient terriblement : le roi de France, toute étiquette abandonnée, abdique le principe du pouvoir absolu .
Il est temps d'oublier ce tumulte dans la douceur Napolitaine ! et , pense , Emma , si la soeur de la reine m'a trouvé assez digne d'elle aux Tuileries , Marie-Caroline de Naples finira par s'adoucir à mon égard ! à défaut d'être une cérébrale , lady Hamilton a l'intuition la plus féminine du monde . Un billet d'une rare courtoisie avive encore la lumière du retour .
.Le roi Ferdinand, bon vivant universel et mari bien dressé par sa virile épouse envoie ces lignes prometteuses :"le lendemain de votre arrivée, mon cher sir William, je vous attendrai à dîner au palais de Caserte, mais la reine , qui désire faire avec votre charmante femme une connaissance plus intime que l'on ne fait dans une présentation officielle , l'attendra entre onze heures et midi .
Envoyez-nous lady Hamilton ,comme la colombe de l'arche , pour nous annoncer que vous avez mis pied à terre."
Emma et son mari lisent et relisent l'incroyable billet, puis la jeune femme tombe presque à genoux ! elle n'a plus rien à demander à la Providence ! Ce mot royal, c'est le ciel dans la tombe !
vite, une robe irréprochable de sobriété , du blanc, toujours du blanc si seyant sous l'implacable soleil sculptant les jardins de Caserte, et de la bonne humeur :
 lady Hamilton a une inextinguible foi en son étoile . Ce bel enthousiasme cède soudain face à l'enjeu : la reine intimide tant cette indomptable aventurière de l'amour qu'elle s'évanouit comme une enfant craignant la punition ...
la reine se précipite, pas du tout fâchée de cette faiblesse ; réconfort, mots tendres, admiration réciproque : l'amitié naissante va perdurer sans faillir .
 Emma sort du palais de Caserte sacrée amie intime et bientôt "ministre" de Marie-Caroline des Deux-Siciles .
Jamais pâmoison ne rapporta autant ! à l'instar de Marie-Antoinette, la reine de Naples étouffe de solitude .Elle a besoin de s'épancher, de tout dire sans redouter indiscrétion et chantage . Emma arrive à point ...Napolitaine de tempérament en dépit de son origine anglaise , elle ne détonne plus . On l'adore et son influence sur la famille royale s'étend au reste de la cour .
La reine reste celle qui gouverne : ainsi , décide-t-elle la première de lancer son "arme de séduction massive", l'opulente et joyeuse lady Hamilton, à la conquête de l' amiral Nelson, seul "instrument" capable de défendre son royaume contre la voracité des Français .Hélas, Emma aurait trempé dans la sanglante répression de l'éphémère République Parthénopéenne .Les Napolitains ne l'oublieront jamais , encore de nos jours , le nom de Lady Hamilton engendre un silence de mort ...
Toutefois l'exile en Sicile de la famille royale  unira Nelson à la troublante amie de la reine , et cette fois, jusqu'à la mort de l'amiral, contre vents et marées, orages et scandale.
Le destin  fit la farce d'unir les deux êtres les moins faits pour s'apprécier dans le plus pur des amours humains ...
Il suffit pour s'en convaincre de lire cette lettre de Nelson,  écrite à bord du Victory quelque temps avant sa mort tragique :
"Ma très chère Emma ,
vous dire que je pense à vous tout le jour et la nuit est exprimer trop faiblement encore l'amour que je vous porte.
Quoique éloigné de vous par des circonstances impérieuses, croyez-le-bien, je reste tout à vous !
Mon coeur est avec vous,gardez-le, ma bien-aimée! Je reviendrai vainqueur, s'il plaît à Dieu, et je laisserai du moins un nom sans tache .
 Je n'ai point fait tout cela par ambition ou désir de richesse, ni le désir de richesses ni l'ambition n'eussent pu me tenir loin de tout ce que mon coeur chérit . Non , je me suis donné à la gloire de l'Angleterre parce que c'était dans la volonté du Seigneur .
Toujours, pour toujours, je suis vôtre, dans ce monde et dans l'éternité.

Hélas, Emma , inconsolable à la mort de Nelson, finit par succomber en exil à Calais,dans un dénuement extrême et abandonnée de tous ..
Mais, elle rejoignit Nelson au royaume des amants séparés par la vie !

Sa vie illustre la leçon cruelle des tragédies Grecques: les mortels ne sont plus rien quand les dieux les abandonnent ...

A bientôt ,

Lady Alix ou Nathalie-Alix de La Panouse

Lady Hamilton par Vigée-Le-Brun

                                                            Château de St Michel de Lanès
                                                        Cabinet St Michel Immobilier CSMI



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