samedi 26 novembre 2016

Les Belles Amours de la place Vendôme


Place Vendôme ,Paris  !
Luxe absolu ,beauté fatale ,citadelle retranchée !
Ou encore ,valse des diamants bleus ,blancs ,roses et jaunes,? Fleuve miroitant des pierres étranges, maléfiques ou bienveillantes,arrachées aux entrailles de la terre , en sacrifiant force ,sueur  et larmes de parfaits inconnus ? Place mythique entre toutes ! Que voit-on, ensorcelé, au premier coup d'oeil ? De nobles maisons qui ont salué les rois de France !
Et une place toute d'harmonie bleue, de ses portes ayant renoué avec la classique nuance "bleu de marine",à l'ardoise bleue-grisée de ses toits .Un lieu d'ordre et de subtile volupté sous le soleil caressant les hiératiques façades pâles, avivant les froids matins d'hiver ou l'éclat rose des langoureux soirs d'été .En toute saison , de verts reflets dansent sur la colonne gardant éternelle la gloire de la "Grande Armée".La place Vendôme est une guerrière au repos ! c'est aussi une grande dame débordant  d'esprit "à la française".
Endroit sacré,lieu parfait ,hanté et vivace ,ranimant l'ombre majestueuse de cet empereur qui fut le plus amoureux des hommes avant d'égaler les plus redoutables conquérants.
Le romantisme ,ce démon rebelle , se glisse-t-il sous les portes des maisons respectables que le commun des mortels croit vouées au prestige raisonné plus qu'à la passion torride et lâchée ? Place financière ou place amoureuse ce pur modèle du style classique ordonné par Louis XIV ?
Prenez garde aux idées fausses qui galopent dans les rues et embrument les cerveaux !
Place Vendôme, l'histoire s'enracine sous les averses des grandes amours .On ignore  même combien d'amants ont perdu la tête en ces hôtels splendides ! le sentiment se respire à l'instar d'une brise matinale ! Madame de Pompadour ,amante et amie, faute de mieux ,de son 'Bien-Aimé" Louis XV, monarque à la fort longue carrière amoureuse, ne dort-elle de son sommeil éternel sous les pavés de cette place peuplée de mirobolants fantômes ? Il suffit pour frôler ses os délicats de pointer la corne du croissant de son petit-déjeuner,à la manière de l'adorable Audrey Hepburn à New York,non pas "chez Tiffany" mais au pied de la devanture de Van Cleef & Arpels .
Frisson exquis garanti à défaut d'emplettes coûteuses dans l'honorable boutique !
Un bel esprit empreint de jeunesse un peu folle a  traversé les siècles depuis l'Ancien  Régime, servant de terreau à un robuste jardin de joaillerie .Au milieu de maisons aux noms retentissants , Chaumet résonne à sa façon . Ancêtre rassurant ou aïeul hiératique ?
 Peut-être les deux et une foule d'autres .Les maillons d'une robuste chaîne ont forgé la "Maison " la plus ancienne de la majestueuse place sortie du cerveau du "Grand Roi".
 Le premier héro de ce roman endiamanté attaqua son premier chapitre en 1780 , au moment où glissait , fantasque et enturbannée , la belle Madame Vigée-Lebrun le long des galeries du Palais-Royal .
Fringant et déterminé, fuyant la férule du joaillier préféré de la reine Marie-Antoinette, l'habile et discret Aubert, le jeune Marie-Etienne Nitot, se sent pousser des ailes .Il regarde du côté de la cour et se donne à lui-même un défi enthousiaste.Ce monde emplumé, défiguré par le rouge en usage dans ce "pays-ci" de Versailles, ces grandes dames enfermées vivantes derrière les grilles du palais , prises au piège de la lourde étiquette et des comédies de l'amitié ou de l'adulation face à une reine sensible et hautaine , affectueuse et impitoyable ,cet univers viendra à lui  ! foi d'intrépide aventurier des pierres précieuses !
D'ailleurs ne connaît-il sur le bout de ses doigts agiles les goûts de cette espèce de clan si fascinant et si menacé ?
L'ancien-régime agonise , les fondations de la monarchie sont rongés , on danse un menuet sur l'abîme et tandis que le peuple murmure de plus en plus haut ,on se réfugie sous l'aile du sentiment .Le saint à la mode , c'est Rousseau ! il faut être au diapason de sa "Julie" , cette pleureuse professionnelle de "Nouvelle Héloïse". de quoi aime-t-on  ainsi se parer  ?
 De preuves d'amour ! Le coeur et ses égarements dictent leurs lois douces et cruelles aux zélés bijoutiers .
 On veut de l'amour sous forme de bracelets tressés avec les cheveux de l'être adoré ! On arbore des bagues gravées sur l'anneau de messages évocateurs : LACD est très recherché par les amants fiers comme des coqs !
Ou l'on échange à l'instar d'un plaisir interdit des rubis taillés en coeur , fulgurant aveu des émois envahissant votre âme ! la pierre rouge exprime tout ce que le billet doux le plus joliment tourné peinera à traduire ...
Les amoureux transis réchauffent leur flamme en commandant au bijoutiers de doubles coeurs ,une émeraude et un diamant, réunis sur un seul chaton .Comment leurs conquêtes ne succomberaient-elles devant une si tendre attaque ?
On est bien loin de la monotone offrande du sempiternel solitaire:
 ce petit brillant qui fissure  souvent l'amour vrai en soulevant l'affreuse et triviale interrogation : "combien m'aimes-tu ?"
Vers 1780, ce qui comptait , c'était la sincérité ! Marie-Etienne saisit cette piste charmante au vol et ne la quitte plus . Les" bijoux de sentiment" , ce sera lui et rien que lui , et plus tard ses héritiers de nom ou de coeur .Sa révolution , il l'accomplira avec l'arc de Cupidon ; les excès , les massacres , les fontaines sanglantes répandues par l'infâme guillotine lui font horreur
.Mais ,tapi dans l'ombre , laissant couler les jours sombres , le joaillier tisse sa toile .
Comme le phénix renaissant de ses cendres, Nitot déploie ses créations , petits bijoux que s'offrent les merveilleuses avides de fêtes à l'antique afin de noyer dans un tourbillon futile les souvenirs insoutenables de la Terreur .
Paris est gorgé de survivants qui entendent vivre intensément .
Une brune créole échappée par miracle aux massacres ,son époux , le vicomte de Beauharnais ayant eu la galanterie de la devancer sur le chemin de la guillotine, dilapide avec une grâce très aristocratique l'argent de ses amis ou amants .Nitot l'amuse ,la ravit ,la tente et la ruine.Bon prince , le joaillier patiente quand la belle paye ses dettes de sourires ingénus .Qu'importe ces petites sommes dérisoires !
 Rose -Joséphine , ci-devant vicomtesse , ne traîne-t-elle une escouade de bons officiers  attachés à la combler du plus inutile, c'est à dire de l'indispensable pour une aussi ravissante évaporée : les gouttes de corail , les profils antiques, les colliers à "l'esclavage" ceignant le front , les bras et le cou des nouvelles déesses.
Or , une sorte de demi-dieu au regard féroce insiste pour l'emporter à la fois sur les champs de bataille , n'est-il pas auréolé du titre de général depuis l'âge extraordinaire de vingt-quatre ans , et dans le coeur de la lascive et paresseuse écervelée .
Ce gentilhomme aux manières brusques vient d'une île calcinée par l'âpre soleil de la méditerranée . C'est certainement un génie de la guerre , un stratège admirable , un futur homme d'état , par contre , sa façon de se comporter avec la belle créole frise le ridicule . Il s'emporte, il tonitrue, il jalouse jusqu'à son chien, et ne voit même pas son rival à deux pas .
Tout Paris se moque.
 Joséphine flattée , soupire , se laisse attendrir ,se laisse envahir et se donne ...
 Demande en mariage du corse autoritaire ! demande acceptée ! Vite une bague !
 Le Corse prie-t-il Nitot de l'inventer ? Pourquoi pas ...
Qui sait si son fils, François -Regnaultadolescent talentueux , n'a pas fait ses premières armes en joignant un brillant au doux éclat de "rose" et un saphir exhalant son bleu de mer orageuse sur l'anneau d'or dévolu à Joséphine ?
 Le 9 mars 1796 , juste avant de prendre la tête de l'Armée d'Italie ,l'impétueux Corse épouse la créole enjôleuse.
 Or ,touché par le sortilège de cet amour aux parfums de folie et d'extase, Nitot va entrer dans la légende .Il ne s'en doute guère , pourtant ,déjà "Napoléon perce sous Bonaparte".L'horripilant Corse "aux cheveux plats" se métamorphose en puissant empereur et , le magicien des pierres , Nitot , le suit dans son sillage glorieux .
Le Premier consul à vie, en 1802 ,est un guerrier qui voit dans les pierres une source de puissance quasi  divine. En Inde, le rubis est l'apanage du courage viril, le diamant de la souveraineté. L'heureux époux de cette Joséphine, obsédée de parures et de fleurs rares, qui  gaspille avec bonheur l'argent vulgaire afin d'atteindre les cimes escarpées de l'élégance absolue, utilise l'art de ses joailliers, père et fils, comme un outil au service de son pouvoir .
Comment magnifier la fonction de ce jeune  ambitieux parvenu au premier rang de l'état ?
 Par une épée !
 Une arme vouée à l'apparat ; un objet à la valeur protectrice, nimbé d'une aura chevaleresque ; et resplendissant d'une splendeur héritée de l'histoire : les diamants de la Couronne ! Cette épée illuminera deux ans plus tard le sacre de cet enragé conquérant ...
Prouesse de joaillier, d'orfèvre (Odiot ), d'armurier (la lame est confié au meilleur en la matière : Boutet) et surtout, lien irrévocable avec la France des rois grâce à un ornement majeur : le Régent .
Qu'est-ce que le Régent au pays des pierres historiques ?
 Rien moins que le trésor de l'ancienne monarchie !
 un talisman  extirpé  vers 1698, au risque de représailles féroces, des légendaires mines indiennes de Golconde, par un malheureux esclave qui l'offre à un marin déloyal contre sa liberté .
Les mille et une aventures de la pierre fabuleuse rivalisent avec les plus hallucinants récits des intrépides gentilshommes courant autour de notre planète.
Bientôt, les chasseurs de gemmes s'efforcent d'attraper au vol cet énorme diamant dont l'eau égale la transparence d'un torrent de haute-montagne, roulant dans les reflets d'argent rosé de l'aurore  .
Le diamant baladeur se promène entre les mains rapaces du  gouverneur anglais de Madras et d'une kyrielle de personnages cosmopolites .Taillé , aminci de 410 carats à la bagatelle de 140,50, il irradie d'une flamme  incandescente et son destin prend lui aussi des ailes flamboyantes .
Le voilà en 1717 entrant en grande pompe dans la famille royale de France :
 le Régent du royaume , Philippe  duc d'Orléans,ne résiste pas à l'appel extravagant de ce caillou  qui saura étonner les ambassadeurs, les princes et les rois .
Pierre éminemment masculine, ce diamant est baptisé du nom de son nouveau propriétaire .
 Le" Régent" sera éternel !
Le jeune roi Louis XV est sacré à Reims sous la bénédiction des Saintes -Huiles et de la pierre prodigieuse étincelant sur la couronne de ce monarque de treize ans.
Bonne ou mauvaise influence ?
 Les gemmes ont leurs secrets .Le grand diamant bleu dérobé à la statue d'une déesse Indoue à laquelle il servait d'oeil , par Tavernier, gentilhomme intrépide courant le monde afin de nantir Louis XIV des pierres les plus inouïes souffrait déjà d'une douteuse réputation .
Borgne et furieuse de l'être de la main de cet impie voyageur ,la cruelle divinité se vengea en semant maints désagréments sur le passage du gros caillou rudoyant de ses rayons d'un bleu quasi infernal
ses inconscients propriétaires.
Envolé en 1792, grâce à l'énergie de voleurs audacieux qui se firent un plaisir d'éparpiller  les joyaux de La Couronne( relégués dans les coffres et vitrines du"Garde-Meuble"Royal)en plein Paris,sur les rives de la Seine ,sous les parquets et plafonds de minables soupentes,ou dans d'autres désastreuses cachettes, le diamant bleu, au contraire du Régent et de quelques beaux diamants hérités du Cardinal Mazarin ,ne revint jamais ni en France ,ni sur un trône.
 Ce qui évite de lui imputer la chute de Napoléon !
Le Régent faillit pourtant abandonner son pays d'adoption . Après l'avoir cru perdu, on le déniche sur la foi d'une dénonciation ,en 1793, dissimulé dans une pièce de charpente ,sous les combles d'un humble logis du vieux-Paris .
L'acclame-t-on comme le mérite ce morceau de roi ?
Horreur ! on le met en gage !
Il est urgent de financer la campagne d'Italie ...Or , son commandant , justement l'amant assez malmené, pour ne pas dire trompé, de la cliente préférée des Nitot pères et fils, vole de victoires en victoires .
Stendhal ne lance-t-il ces lignes exaltées :
"Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi , et d'apprendre au monde qu'après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur .Les miracles de bravoure et de génie dont l'Italie fut témoin en quelques mois réveillèrent un peuple endormi...La masse de bonheur et de plaisir qui fit irruption en Lombardie avec ces Français si pauvres fut telle que les prêtres seuls et quelques nobles s'aperçurent de la lourdeur d'une contribution de six millions .Ces soldats français riaient et chantaient toute la journée ; ils avaient moins de vingt-cinq ans ,et leur général ,qui en avait vingt-sept ,passait pour l'homme le plus âgé de son armée ."
Quoi de plus naturel pour le vainqueur Bonaparte de dégager le diamant qui ,d'une certaine façon , vient de contribuer à son enivrante conquête ?
Et rien de plus normal que d'enserrer ce talisman sur son épée de Premier Consul . le Régent est une bête de sacre !
 Le voici cette fois invité à un sacre impérial : 1804 !
 C'est l'avènement des joailliers parisiens : parer la cour battant de ses ailes neuves  relève de l'exploit pour cet aréopage d'artiste .On bourdonne au sein des ateliers à l'instar des abeilles brodées sur le manteau écarlate de ce Corse qui se fait empereur...
C'est la vraie naissance de la maison Chaumet.
 L'apothéose d'un style inimitable ciselé par la passion de la vie de Joséphine et le goût de magnificence du César Corse .
Il pleut des pierres sublimes , il neige des diadèmes , et l'on verse des larmes émues sur des rivières d'émeraudes.
Toutes les femmes sont des fées auréolées de rubis, en hommage à la charité de leurs coeurs,  ou de perles fines scandant l'élévation et la clarté spirituelle, selon les symboles prisés par la Renaissance.
Toutes les princesses, ruisselantes de camées glanées chez  Aspasie , d'épis de blés d'or  cueillis chez Déméter ,sont des Corses altières aux fronts hautains de patriciennes.
Au milieu des ors et de la pourpre, une déesse gracieuse et sage,encore jeune , toujours belle, agenouillée pour mieux recevoir sa couronne : l'impératrice ! sur le tableau bien connu , cette fresque gorgée de bijoux autant que dix vitrines de la Place Vendôme, Joséphine cascade de diamants choisis de la main experte du peintre David . Extrapolation luxueuse !
Le peintre brossa d'un pinceau rutilant ces pierres que l'impératrice ne portait peut-être pas ! l'imposante forteresse de pierreries ceinturant le chef de cette malheureuse,souffrant atrocement du poids de cette masse scintillante, aurait été un rempart d'améthystes violettes.
Gemmes assez banales mais dont le violet magistral rehaussait l'allure impériale . Napoléon s'est couronné sans l'aide du Pape Pie VII ,réduit à un pittoresque élément de décoration, de lauriers d'or à la mode antique .
Bon prince , le nouvel empereur console Sa Sainteté de ses déboires diplomatiques en lui offrant un merveilleux présent que Nitot sertira avec son talent étourdissant et tout le respect imaginable : une tiare gravée de feuillages rythmés de saphirs soulignés de brillants .
L'an 1805 confirme définitivement le père et le fils titrés joailliers de la cour .Tous deux sont unis dans un torrentiel élan de création dédiée à la fois au prestige du nouveau régime, et aux fougues de l'impérissable passion bouleversant les éternels amants que restent Napoléon et Joséphine.
L'impératrice dépense comme une lame de fond, inépuisable, renversante, insatiable !
 Elle exige sans cesse des parures complètes , boucles d'oreilles , colliers , bagues , bracelets ,un assortiment irrésistible qui ,bien sûr , donne le ton à la cour ,à l'empire , à l'Europe .
Epuisé, Nitot père se retire en cédant sa place à son fils.
Pragmatique , François-Regnault décide d'installer sa maison dans un endroit alliant le goût classique à la gloire de l'Empire et au rayonnement de Paris.
Voici que l'on se bouscule désormais au 15 ,place Vendôme , l'ancien hôtel de Gramont est métamorphosé en un temple de l'ingéniosité joaillière en 1811.
Hélas ! rien n'est acquis aux empereurs ...Joséphine, répudiée par celui qui ne peut s'empêcher de l'aimer, meurt en 1814 ,sur un monceau de bijoux débordant du moindre tiroir de la Malmaison. Napoléon est exilé .c'est la fin du songe impérial
.Pourtant les amours survivent en lettres de feu, en flots de courrier inimitable exaltant à jamais l'amour insensé du jeune Corse pour la Créole voluptueuse.
 La longue chaîne de bijoutiers-artistes et artisans de premier rang instaure au fil des chefs d'atelier ,
Joseph Chaumet en 1875 au 12 , place Vendôme.
Et perdure en 2016 grâce aux plus admirables collections aériennes et spirituelles, inspirées de la nature dans sa plénitude libérée !
 Un souvenir joyeux de Joséphine qui n'était heureuse qu'en respirant les senteurs de ses jardins romantiques ...
Ses" musées éphémères" réconfortent bon nombre de simples mortels dont les regards s'éclairent du rose exquis des topazes ou du bleu velouté des saphirs
Les "olympiens" russes ou asiatiques ont d'autres privilèges, qu'importe !
 On peut être heureux en se contentant de ces mots aussi précieux que les gemmes enfouies au secret de la terre.
Il suffit de rêver en s'enchantant de cet inestimable poème en prose envoyé à Joséphine par son jeune époux, Napoléon :
"Mon bonheur est que tu sois heureuse, ma joie que tu sois gaie , mon plaisir que tu en aies.Jamais femme ne fut aimée avec plus de dévouement , de feu et de tendresse."
L'amour fou est un diamant pur !

Sa flamme fait pâlir l'éclat des pierres, fussent-elles montées place Vendôme ...
A bientôt !
Lady Alix

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                                                            Château de St Michel de Lanès
                                                         Cabinet St Michel Immobilier CSMI

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